Dernière étape de la tournée avant Paris, 5 représentations à Lyon
Lyon Théâtre de la Croix Rousse
La cantatrice chauve avec Eva Darlan
Le 03/05/2008 20:30
Le 04/05/2008 15:00
Le 05/05/2008 19:30
Le 06/05/2008 20:30
Le 07/05/2008 19:30
Prochaine étape La cantatrice chauve à Paris au théâtre Silvia Montfort du 14 mai au 15 juin
Une autre là: http://www.ruedutheatre.info/article-19402433.html
Pas de cantatrice ici, encore moins de chanteuse chauve, mais quatre pseudo starlettes de la bourgeoisie londonienne qui suffisent à faire le show. La Cantatrice chauve est un bijou d’absurdité auquel le metteur en scène Daniel Benoin n’a pas eu peur d’ajouter son grain de fantaisie, quitte à nous laisser cois. Alors prenez place sans vous poser trop de questions !
Pour cette aventure théâtrale, Daniel Benoin s’est entouré d’une belle pléiade d’acteurs taillés sur mesure pour ces figures anglaises symptomatiques : Christine Boisson et Paul Chariéras, en M. et Mme Smith aussi riches qu’outrecuidants ; Eva Darlan et Eric Prat, les époux Martin, qui les égalent en maniérisme et ridicule. .......
Daniel Benoin saupoudre cette confusion généralisée d’un brin d'extravagance, d’un soupçon de caricature et d’une bonne dose de modernité en transposant les personnages de Ionesco dans un univers de luxe aseptisé où les nouvelles technologies envahissent le quotidien, où toute attitude est minutieusement contrôlée, où le paraître devient le maître mot de cette “jet set” qui ne cesse de prendre la pause. Rien n’arrête le metteur en scène dont les propositions peuvent surprendre, déconcerter, voire déplaire mais dont l’insidieuse liberté ne pouvait qu’être autorisée et appuyée par l’œuvre d’un auteur maître de l'absurdité. De séquences aux allures de show télévisé à la parodie du clan mafieux, des mièvres jeux conjugaux aux attitudes enfantines, Daniel Benoin appuie le paradoxe et le contraste entre les fastes apparences et la décadence explosive où les personnages s’en donnent à cœur joie entre allusions sexuelles graveleuses, champagne à gogo et goût pour les substances illicites. Mais l’on aurait tort de s’en tenir à l’appréciation d’un pur délire de “théâtreux”, derrière lequel se cache en fait une troublante et inquiétante banalité, un dérèglement né des situations les plus anodines........ La frontière entre sens et non-sens, normalité et pathologie, devient floue et pourrait ne relever finalement que d’une affaire de contexte, de perception personnelle. Ainsi, ceux qui sont prêts à dépasser les limites d’un monde prétendument sensé ne perdront pas l’occasion de se réjouir de cette incongruité, de rire de ce comique qui “n'est comique que s'il est un peu effrayant” disait l’auteur. .......
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